L’émergence de l’Anarchist Workers Group1 (AWG) au début des année 90 fut bien accueilli par le WSM. La plupart des gens impliqués initialement dans l’AWG venaient de la branche de Londres Sud du Direct Action Movement [2] (DAM). Au moins un membre fondateur de l’Anarchist Communist Federation (ACF) était aussi impliqué initialement dans l’AWG. Cela a voulu dire aussi qu’ils ont eu une branche dans le nord de l’Angleterre composé de membres de Manchester et de Liverpool.
L’émergence de l’Anarchist Workers Group1 (AWG) au début des année 90 fut bien accueilli par le WSM. La plupart des gens impliqués initialement dans l’AWG venaient de la branche de Londres Sud du Direct Action Movement [2] (DAM). Au moins un membre fondateur de l’Anarchist Communist Federation (ACF) était aussi impliqué initialement dans l’AWG. Cela a voulu dire aussi qu’ils ont eu une branche dans le nord de l’Angleterre composé de membres de Manchester et de Liverpool.
Notre bon accueil de l’AWG était principalement basé sur un certain nombre de raisons. Leurs expériences à l’intérieur du DAM les avaient mené à rejeter le syndicalisme révolutionnaire, spécifiquement un rejet de la politique du DAM qui cherchait à construire des syndicats révolutionnaires. Ils acceptaient aussi la base de la plateforme, i.e. ils voulaient bâtir une organisation qui aurait un haut niveau d’unité théorique et tactique.[Original talk in English]
Sur l’Irlande ils ont pris une ligne anti-impérialiste ferme, et ont concrètement eu des activités autour de cela. Aucun autre groupe anarchiste en Angleterre n’avait fait cela à ce moment et depuis toutes les autres organisations se sont retiré sur cette question. À un niveau plus secondaire, l’AWG ne semblait pas souffrir de la trotskophobie qui empêchait la plus part des groupes anarchistes britanniques de prendre part à quelques activités que ce soit si ce n’est leur propres "fronts" où des groupes locaux ou aucune autre tendances de gauche n’était représentée.
Maintenant, seulement deux ans plus tard, le AWG n’existe plus. Dans le courant de ces deux ans, ils ont publié quatre numéros de leur magasine et sont passé de 12 à 30 membres, avant de retomber à une dizaine. En mai dernier, les survivants ont changé le nom de l’organisation pour Socialism from Below3 et ont décidé d’aller plus loin que l’anarchisme. Ce dont je veux parler c’est de pourquoi c’est arrivé et de ce que pouvons nous apprendre de cette expérience.
Le WSM est dans une position unique pour faire cela puisque non seulement avons nous le bénéfice du recul mais nous avons aussi l’avantage d’avoir tous leurs documents internes et bulletins. En plus, des membres du WSM, incluant moi-même, ont participé à deux de leurs congrès nationaux. À deux occasions une couple de leur membres sont venus en Irlande et en plus un de leur membres était un ex-membre du WSM qui visite l’Irlande sur une base régulière.
L’AWG à commencé par un départ prometteur même si le premier numéro de Socialism from Below4 marchait sur de nombreux orteils, particulièrement dans son excellente analyse de tout ce qui n’allait pas avec l’anarchisme britannique. Côte à côte avec ça, il y avait une brochure intitulée In place of compromise5 qui traçait une stratégie pour les anarchistes dans les syndicats. Cela représentait une avancée par rapport aux autres positions anarchistes du moment qui soit ignoraient les syndicats (Class War), tentaient de bâtir des syndicats alternatif (DAM) où rejetaient toutes participations aux syndicats (ACF). In place of compromise en fait partageait plusieurs point commun avec la politique du WSM sur les syndicats.
Les problèmes du AWG tombaient dans deux catégories majeure: politique et organisationnelle. Je vais m’occuper du côté organisationnel en premier. Dans le court de sa courte vie l’AWG n’a jamais réussi à produire régulièrement de bulletins internes où à garder les membres informés des décisions prises par le comité national. Les gens devaient être forcé à se présenter comme officier nationaux e.g. les trésoriers et les secrétaires démissionnaient presque toujours après 6 mois de travail à moitié fait. Le résultat c’est que les cotisations des membres ne furent jamais régulièrement collectées et que l’argent des ventes de Socialism from Below fut rarement récupéré. Les tracts et les publications étaient constamment produits à la dernière minute avec comme résultat des erreurs humoristiques mais sérieuses. Un tract sur l’avortement par exemple incluait un appel à des Femmes gratuites sur demandes6.
C’était une façon désastreuse d’opérer pour une organisation et cela laissait plusieurs membres confus et démoralisés. Pourtant, aucune réelle tentative de cleaner le bordel ne fut faite, à la place à chaque nouveau congrès de nouvelles personnes étaient forcé d’administrer le bordel. Toute tentative de discuter de solutions était mise de côté comme étant une solution organisationnelle à un problème politique. Il y avait bien un problème politique, le refus de considérer l’organisation comme une tâche sérieuse en soi.
Les problèmes politiques de l’AWG venaient d’un certains nombre de sources, certaines ayant trait au background des membres, certaines connectées avec le climat général de la période. Je vais m’occuper de chacun de ces problèmes, un par un.
La théorie anarchiste
L’AWG était conscient, comme nous, du fait que l’anarchisme comme ensemble d’idées est légèrement appauvri. Nos idées centrales sur l’État, la révolution russe et le rôle de l’organisation révolutionnaire sont les meilleures de la gauche, même si peut-être elles manque de développement. Cependant, sur l’impérialisme, l’oppression des femmes, le racisme et une foule d’autres problématiques, il n’y a soit pas de théorie où alors une théorie qui a été empruntée ailleurs dans l’espoir que personne ne s’en rendrait compte.
En plus, la plupart des organisations anarchistes ne semblent pas s’en inquiéter. À l’intérieur de tous les groupes anarchistes britanniques des personnes différentes maintiennent des positions contradictoires et aucune tentative n’est faite pour résoudre ce problème fondamental. À la place, on substitue un activisme aveugle dans l’espoir que si on s’occupe assez, les trous n’apparaîtront pas. C’est correct jusqu’à ce que vous rencontriez une autre organisation de gauche. Dans ce cas vous vous tirez d’embarras en leur laissant le terrain, ce qui a probablement atteint son plus haut point pendant les campagnes anti-Pool Tax et anti-guerre. Les anarchistes, incapable de défier les trotskistes sur leur domination des campagnes et des groupes existants, ont plutôt mis sur pied les leurs.
C’était un problème évident, cependant la solution de l’AWG à ce dernier a dégénéré du comique au dangereux. Initialement une foule de zones grises furent pointé du doigt et des commissions mises sur pied pour développer la théorie dans celles-ci. Cependant, aucune de ces commissions n’a complété son travail puisque la plupart des membres étaient sur deux où trois commissions différentes en même temps. Elles se sont effondrées sous leur propres charges de travail. Les individus avaient quand même un fort engagement pour le travail théorique et donc il fut décidé que des groupes informel se rencontreraient socialement et discuteraient d’ensembles particuliers d’idées. Sauf que, puisqu’il n’y avait pas vraiment de bulletin interne leur travail n’a pas pénétré l’organisation dans son ensemble.
Le résultat fut la promotion informelle et rapide d’un petit groupe de gens à la direction de l’organisation. Dès juin 1991, ça a résulté en un congrès national où presque toutes les propositions émanaient de ce petit groupe. C’était évident pour nous que le reste du membership ne pouvait pas suivre une grande partie des débats ou réaliser la pleine implication de ce qui était en train d’être débattu. À au moins une occasion une motion fut adoptée malgré qu’il y ai de sérieuses erreurs factuelles dans l’argumentation de ceux qui la défendait, des erreurs sur lesquelles personnes n’est intervenu.
L’éducation interne
L’AWG, parce qu’il n’avait pas peur de confronter les trotskistes sur leur propre terrain, a réussi à recruter plusieurs membres d’autres groupes de gauche, incluant au moins deux membres de comité de branche du SWP7. Ces gens là cependant venaient d’un background où les anarchistes sont présenté comme un groupe d’andouilles petites-bourgeoises sans deux idées à mettre en rapport (si ça sonne familier c’est que ça le devrait) où comme des déconnectés, incapable de composer avec la société moderne et souhaitant retourné vivre à la campagne. À l’intérieur de l’AWG, cependant, il n’y avait pas d’éducation formelle sur la tradition anarchiste mais pas mal d’articles attaquant Green Anarchist8.
Au dernier congrès je fut choqué de découvrir qu’une personne qui était dans l’AWG depuis plus d’un an ne connaissait de son propre aveu virtuellement rien des anarchistes dans la révolution espagnole. Ce n’est pas surprenant que plusieurs de ces ex-trotskistes en soit venu à croire que l’AWG était une rupture radicale d’avec l’anarchisme puisque ce dernier semblait radicalement différent de ce qu’on leur avait dis que l’anarchisme était.
Les autres anarchistes
Un trait que l’émergence de l’AWG a démontré est que les groupes anarchistes sont capable d’être aussi sectaires et enfantins que la masse des groupes trotskistes. La plupart des groupes anarchistes organisés ont refusé d’être en relation avec l’AWG. Des membres de DAM, par exemple, ont fait une tentative de perturber une assemblée de l’AWG à la Foire des livres anarchistes de 19919. Le trait caractéristique des relations était le manque complet d’arguments sérieux, à la place le débat entre les groupes était restreint à des caricatures amusantes mais méchantes et des articles baveux et polémique avec une large mesure de rumeurs.
Cela, bien sur, à eu l’effet de transformer plusieurs anarchistes membres de l’AWG en des gens qui croyait qu’il n’y avait plus d’espoir de rescaper l’anarchisme de le marais dans lequel il était tombé et qu’ils étaient mieux d’essayer de s’en sortir par leur propre moyens. Après un bout de temps, ça a aussi voulu dire que l’AWG a cessé de d’adresser sérieusement aux anarchistes. Les articles étaient toujours là dans le journal jusqu’au no 3 mais en pratique ils disent qu’après la guerre du golfe il était impossible de réussir à avoir l’attention d’aucun anarchiste. Pour nous, il était clair qu’à Londres au moins, ils n’essayaient même plus.
D’après nous ce sectarisme envers l’AWG de la part du mouvement anarchiste britannique fut fondamental pour réussir à convaincre le reste du membership que la faction / avait raison. Loin d’être béat à propos de la disparition de l’AWG, les anarchistes d’Angleterre devraient considérer la part qu’ils ont eu à convaincre plusieurs anarchistes de longue date que l’anarchisme n’avaient plus rien à leur offrir
La présente période
La courte période durant laquelle l’AWG a existé était aussi une période d’énorme changement pour la gauche. L’effondrement de l’Union Soviétique, de ces partis communistes et du travaillisme10 est arrivé en l’espace de quelques courtes années. Les anarchistes, pour la première fois depuis plusieurs décennies, découvrent qu’ils ne peuvent plus se définir seulement en opposition au reste de la gauche. Dans un sens l’existence de la myriade de groupes léninistes était une béquille pour nous mais aussi une limite à notre développement. Les anarchistes pouvaient être négligent à propos de nos attitudes envers l’impérialisme, l’oppression des femmes où les syndicats parce que nous attirions des gens qui étaient à gauche mais qui rejetaient l’autoritarisme des autres groupes révolutionnaires.
Un des effets de ces changements sur l’AWG fut la reconnaissance que toutes les autres idées socialistes étaient superflues, ce qui les a amené à voir l’anarchisme comme étant lui aussi superflu. La vision dominante au dernier congrès était que nous étions dans une nouvelle période de l’histoire. Toutes les traditions qui sont venu du passé sont superflues et la tâche principale des socialistes est de construire un nouvel ensemble d’idées. Pour une petite organisation, isolé de tous sauf d’une autre petite organisation dans un autre pays, une telle idée a une certaine attraction. Nous avons, cependant, décidé de ne pas embarquer sur cette voie, oui l’anarchisme doit être transformer, mais nous sommes toujours anarchistes.
Les leçons pour ceux d’entre nous en Irlande intéressé à bâtir des groupes anarchistes de masse ici devrait être clair. Le danger de l’effondrement de l’AWG est de nous rendre trop prudents, ce qui nous enfermerait dans le même marais que l’anarchisme britannique. Ça a déjà probablement enfoncé encore plus les anarchistes britanniques dans le marais. La leçon qu’ils tireront probablement de la disparition de l’AWG est qu’il est dangereux de s’approcher trop du reste de la gauche, qu’il est téméraire d’essayer et de faire du travail théorique original et qu’il est irresponsable de suggérer que l’anarchisme n’a pas déjà toutes les réponses qui sont nécessaire où pire que certaines de ces réponses consacrées sont fausses.
Les leçons que nous tirons sont quelque peu différentes et sont aussi basées sur le fait que nous avons fait plusieurs des mêmes erreurs initialement et que nous avons failli avoir le même destin entre 1986 et 1989. La première leçon est de s’assurer que les gens qui s’impliquent avec nous ne nous joignent pas seulement parce que nous sommes une bonne organisation mais comprennent aussi que nos méthodes et nos politiques sont bonnes parce que nous sommes anarchistes. Nous devons constamment réexaminé la tradition anarchiste et éduquer les nouveaux membres sur ce qu’était et est cette tradition.
Même si nous reconnaissons que l’anarchisme a ces faiblesses dans la plupart des zones, nous voulons marché avant de pouvoir courir. Le développement de la théorie ne sera utile que s’il est basé sur une pleine compréhension du membership. Nous n’avons aucune utilité pour des Gerry Healy (chef culte d’un large groupe trotskiste britannique). Cela veut dire que de tels développements seront lents et communément frustrants. Ça doit constamment avoir lieu et continuer et se développer, nous ne devons jamais nous permettre de nous endormir sur un lit de vieilles certitudes.
Nous devons reconnaître que le travail organisationnel a au moins autant de valeur que tout autre type de travail. Les succès du WSM à date doivent au moins quelque chose au fait que un gros effort va dans un travail d’arrière plan de maintient d’un service libraire, de communications régulières avec des camarades outre-mer, de distribution du magasine, etc, etc… Nous prenons encore du retard par moment et échouons à faire certains trucs à l’occasion mais c’est sur cette note que je vais finir. Une organisation n’est jamais aussi bonne que sa capacité à remplir ses tâches et cela ne devrait jamais se ramasser à la fin de l’ordre du jour.
1 littéralement Groupe Anarchiste Ouvrier
2 littéralement Mouvement d’Action Directe, une formation anarcho-syndicaliste britannique, membre en règle de l’AIT, qui a depuis changé son nom pour Solidarity Federation.
3 littéralement Socialisme par la base
4 c’est le nom de leur magasine
5 quelque chose genre: À la place du compromis
6 on aurait évidement du lire Avortement gratuit sur demande
7 Socialist Worker Party, la plus grande formation trotskiste anglaise (son pendant canadien s’appelle International Socialist). Le SWP, comme tout les groupes léninistes, est organisé en branches géographiques et, quand il a assez de membres dans une boîte, en cellules d’entreprises. Chaque branche où cellule est dirigé/administré par un exécutif appelé "comité de branche où de cellules".
8 Green Anarchist est le journal d’une organisation britannique primitiviste et anti-technologie/ civilisation
9 C’est un événement annuel du mouvement anarchiste anglais où sont représenté tous les groupes et toutes les maisons d’éditions.
10 version britannique, encore plus réformiste que l’original si c’est possible, de la social-démocratie
Conférence donné par Andrew Flood à une assemblée du WSM à Wexford, en Octobre 1992 [Original talk in English]
Nicolas Phebus
Groupe Anarchiste Emile-Henry