Il y a peu d’espoir d’un nouveau cessez-le-feu de l’IRA, les escadrons de la mort loyalistes peuvent reprendre une campagne d’assassinats et de terreur. Nous pouvons revenir `a une situation de morts sanglantes quotidiennes. Apr`es que le gouvernement britannique eut fait des histoires durant le " processus de paix ", apr`es Drumcree, apr`es les bombes, apr`es Harryville, il y a une tendance au pessimisme dans les six comt’es. O`u allons-nous maintenant ?
Il y a peu d’espoir d’un nouveau cessez-le-feu de l’IRA, les escadrons de la mort loyalistes peuvent reprendre une campagne d’assassinats et de terreur. Nous pouvons revenir `a une situation de morts sanglantes quotidiennes. Apr`es que le gouvernement britannique eut fait des histoires durant le " processus de paix ", apr`es Drumcree, apr`es les bombes, apr`es Harryville, il y a une tendance au pessimisme dans les six comt’es. O`u allons-nous maintenant ?
Les bombes et les fusillades de l’IRA sont une ‘epine au flanc des classes dirigeantes, une douleur d’eplaisante mais rien qui ne se r’ev`ele fatal. Aucun c^ot’e ne peut emporter une victoire militaire. Il n’y a aucun moyen qu’une petite gu’erilla arm’ee puisse d’efaire la RUC (Royal Ulster Constabulary, police de l’Ulster), la RIR et l’Arm’ee britannique. Les vingt-sept derni`eres ann’ees le prouvent amplement. [Original article in English]
Les r’epublicains ne voient la classe ouvri`ere que comme victime du syst`eme et non comme une population ayant la potentialit’e de le renverser. La bravoure ou la diplomatie de quelques-uns deviennent un substitut `a l’action de masse. La campagne de l’IRA et les manoeuvres de quelques politiciens deviennent centrales.
Quelques r’epublicains semblent sinc`erement surpris que le " processus de paix " ait ‘echou’e. Comment peut-on esp’erer quoi que ce soit de l’Etat britannique qui est responsable de Bloody Sunday, d’avoir bris’e la gr`eve des mineurs, d’avoir mis `a bas le syst`eme de s’ecurit’e sociale ? Et qui est en ce moment m^eme en train d’aider `a d’etruire les boulots des quelques rares dockers qui restent encore `a Liverpool ?
Comment peut-on esp’erer quoi que ce soit du gouvernement de Dublin qui veut que les travailleurs acceptent une augmentation de salaire de seulement 1 % au-dessus de l’inflation pour les trois prochaines ann’ees, alors que l”economie cr’ee d”enormes profits, qui veut r’eduire les salaires des nurses, qui veut donner aux ‘ev^eques le droit de renvoyer les enseignants qui ne vont pas `a l”eglise ?
Une fois encore, nous sommes cens’es nous aligner derri`ere nos patrons et dirigeants dans les blocs Orange et Vert. Et qu’est-ce que tout cela signifie pour nous ? La classe ouvri`ere est tra^in’ee dans des alliances avec des patrons qui ne paient m^eme pas des salaires permettant une vie d’ecente, avec des pr^etres qui pr^echent la sup’eriorit’e et la bigoterie.
Le fait que nous prenions en consid’eration ces probl`emes qui ont des effets sur nous parce que nous faisons partie de la classe ouvri`ere ne signifie pas que nous ignorions la partition, le sectarisme et l’occupation de l’Arm’ee britannique. Mais pourquoi devrions-nous nous battre pour une Irlande capitaliste unifi’ee, que ce soit comme un " pas dans la bonne direction " ou comme une fin en soi ? Joindre les six comt’es aux trente-six autres n’apportera rien `a la classe ouvri`ere, dans un Etat ou dans l’autre. Les travailleurs protestants n’auraient aucune attirance particuli`ere pour cette solution, qui n’apporterait pas davantage pour les travailleurs catholiques un grand futur.
Nous n’avons aucun int’er^et `a rediviser la pauvret’e sur une base plus " ‘equitable ". La seule Irlande qui m’erite qu’on se batte pour elle est une Irlande anarchiste : chaque travailleur trouvera `a y gagner. Devons-nous nous unir avec toutes sortes de patrons nationalistes pour " lib’erer l’Irlande " ou devons-nous nous unir avec nos ‘egaux, les travailleurs contre les fractions Orange et Verte, pour nous battre en faveur d’une Irlande dans laquelle nous voulons vivre et dans laquelle nous voulons voir nos enfants grandir ? Nous voyons dans une lutte commune pour une Irlande contr^ol’ee par la classe ouvri`ere la solution `a la partition, la destruction de l’exploitation et le rejet de la haine sectaire.
Workers solidarity – printemps 1997, no 50 [Original article in English]
Voici, tel qu’on la trouve dans le Monde Libertaire #1077, la traduction francaise d’un texte extrait de Workers Solidarity, qui a paru en v.o. sur a-infos il y a quelques jours. Il n’est pas necessaire de preciser ici tout le bien qu’il faut penser de Workers Solidarity !
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